Un parti politique Kézako ?
Janvier 2019, je prends mon bâton de pèlerin, et je vais frapper à une porte.
Une porte mais pas n’importe laquelle hein, parce que moi j’ai des valeurs qui me tiennent à cœur, alors j’ai choisi, …
· J’ai choisi une porte de gauche (Oui car bien qu’ayant baigné dans les yeyezeries, je sais l’importance de la gauche et du progrès social qu’elle a amené pour nos populations noires),
· une porte anti-colonialiste parce que y’en a marre d’être en pays dominé, ou chacun d’entre nous subit encore de façon larvée la violence coloniale qu’elle passe par les symboles imposés à nos yeux dans les statues ornant nos communes, dans les noms de rues ou par l’inégalité de chances pour avancer dans la vie
· une porte humaniste, parce que pour plagier un Mr que je respecte « Tut mun sé mun » et les mun doivent être au centre des débats et réflexions politiques.
J’étais siii sûre de la porte. J’avais pris le temps de l’étudier, de lire les écriteaux qui la paraient alors, je me suis lancée :
Oui bonjour je m’appelle K, j’aimerai rentrer dans votre organisation, et échanger, aider, apporter ma pierre à l’édifice quoi….on fait comment ?
Bonjour K, nous sommes toujours heureux d’accueillir de nouveaux membres (wouaye j’y crois encore plus, ils sont ouverts ) , justement, on a une rencontre prévue dans une semaine, viens participer aux échanges, on doit voter un truc important et on réunit nos membres pour ça, tu te feras une idée.
Je vais pas mentir dan mwen té ka fè sik, les gens sont ouverts, il y a un débat démocratique puisqu’on vote les choses importantes, décidément j’ai fait le bon choix.
Comme dit comme fait, j’y vais. Et tout se passe comme prévu, échanges de vision, vote, bref le truc rodé et carré comme j’aime (oui bon parce que j’ai mes petits cotés psycho-rigido-rigouro-intègre faut l’avouer)
An nou alé K, arrêtons les débats passons à l’action, du concret, du réel, pas juste des mots a table ou sur les réseaux. An nou.
Très vite des signaux , des instants de lucidité qui me disaient « euuuh wait are you sure ? » et puis prise dans le tourbillon des défis, des échéances, des camarades du parti, j’ai poursuivi 2 ans durant mon engagement.
2 années prolifiques, d’échanges, de challenges, de vie collective car ce parti politique était familial, bon enfant, en surface.
La base y est dévouée pour la plupart, toujours prête à aider, à soutenir, les profils y sont pluriels ce qui entraine parfois des incompréhensions entre :
· les « suiveurs » : ceux-là sont présents parce qu’ils « aiment » le candidat, le secrétaire général ou autre cadre du parti, ils n’ont cure de l’idéologie, ils applaudissent quoique « l’être aimé » dise…(ceux-là j’ai pas compris 🙄et je m’interroge encore🤔)
· les « dents longues » : ceux qui sont là pour briller et obtenir un poste/un titre quel qu’il soit, ils sont prêts a changer d’opinion pour peu que ca leur amène une gratification, ceux la je les ai évité de mon mieux
· « les bosseurs » : qui travaillent que ce soit en prospective , stratégie, productions intellectuelles ou en logistique, ils sont là, présents et opérationnels, ils croient au projet exposé, mais sont malheureusement minoritaires...
· « les cadres » : les gros tchap, élus, pressentis élus, qui distribuent les ordres, et les bons points.
Bref, une mini société avec les fainéants, les jaloux ,mais aussi, les travailleurs qui ont foi en le discours et la vision proposés.
La suite de mon voyage ici
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